j'ai trouvé ce texte
je le trouve trés touchant ....
A tous ceux et celles qui ont faim de nourriture et/ou d' affection, à tous ceux et celles qui rêvent de chaleur humaine, à tous ceux et celles qui ont froid dans leur corps et/ou dans leur coeur, à tous ceux et celles qui souffrent et à tous ceux et celles qui ne ressentent même plus de souffrance parce qu' ils/elles sont devenu(e)s des mort-vivants…
A tous ceux et celles qui se taisent et se cachent pour ne pas montrer leur misère et ne pas gâcher le plaisir des autres....
A ceux et celles qui, la nuit, contemplent les fenêtres illuminées des logements où il fait chaud, de ces foyers où il y a de la vie, des guirlandes, des sapins, des décorations lumineuses et clignotantes… ces foyers où dans quelques jours il y a aura des échanges de cadeaux et de baisers, de la gaieté et des rires.
A tous ceux et celles qui, avant de regagner leur antre glaciale de solitaire affamé(e) ou de se réfugier sous des cartons au coin d’ une rue, sur un bout de trottoir humide et pisseux, se régalent des bonnes odeurs de cuisine provenant de ces demeures.
A tous ceux et celles qui pleurent et à tous ceux et celles qui ne peuvent même plus pleurer tant la misère les a desséchés.
A tous ceux et celles qui se taisent et se cachent pour ne pas montrer leur misère
et ne pas gâcher le plaisir des autres....
A tous ceux et celles qui savent que ce n’ est pas la peine de dire.
A tous ceux et celles qui n’ espèrent plus rien. Qui, jeunes ou vieux, malades ou encore en assez bonne santé, n’ attendent plus que la mort.
A tous ceux et celles qui vont se suicider ou mourir de froid pendant que les autres fêteront Noël.
A tous ceux et celles dont on découvrira le corps décomposé plusieurs jours ou semaines plus tard, quand les voisins seront alertés par l’ odeur.
A tous ceux et celles qui auront envie de foutre leur poing dans la figure de l' insconscient(e) qui aura l’ affront de leur souhaiter un joyeux Noël. Mais qui ne le feront pas, parce qu’ ils sont quand même plus humains que ceux qui, gavés de confort ne savent pas, ne voient pas…. Ils se contenteront de tourner les talons et de s’ éloigner rapidement pour que l’ autre ne voie pas les larmes qui coulent.
A tous ceux et celles à qui souhaiter de joyeuses fêtes serait faire injure, car les fêtes ils/elles ne savent pas ou ne savent plus ce que c’ est.
A tous ceux et celles qui regardent les autres sortir des magasins les bras chargés de paquets.
Aux gamins qui, à la fin des vacances de Noël, vont se demander pourquoi le père Noël a été si généreux avec les autres et pas avec eux, et vont baver d’ envie devant les jouets somptueux des autres et les écoutant raconter comment s’ est passé leur réveillon, ce qu’ ils ont fait pendant les vacances, etc.
Paranthése:[C’ est à Noël que les différences sont particulièrement flagrantes. C’ est là que l’ ont voit le mieux à quel point certains enfants sont gâtés à outrance quand d’ autres n’ ont rien ou presque.
A mon ami qui travaille dans un centre de loisirs pour enfants et qui, chaque année à cette époque, a mal pour les enfants défavorisés qui voient leurs camarades nantis exhiber leurs richesses.]
A tous ceux-là, à toutes celles-là, je souhaite ce que je me souhaite à moi-même : des jours meilleurs. Ne pas baisser les bras.
Pour certains, beaucoup, c’ est trop tard. Plus de forces, plus de ressources intérieures, trop vieux, trop malades, trop rongé(e)s par l’ alcool-anesthésiant, trop plus-envie-de-lutter, trop de « A quoi bon ? Ca dure depuis si longtemps, ça sera toujours comme ça jusqu’ à ce que mort s’ ensuive… »
Pour certains, il n’ y a plus rien à espérer, ils sont déjà morts en-dedans. On les croise sans les voir, ces humains vides, ces zombis que la souffrance a tués à petit feu.
Aux autres, ceux qui ont encore un peu de vie, encore des rêves, encore des envies, encore la force de se battre, qui arriveront à supporter cette soirée spéciale qui les sépare encore un peu plus du monde des vivants, je dis : Courage ! Cela ne dure que quelques heures ! Le 25 Décembre ce sera fini. Tout redeviendra comme avant, ou presque. La « magie » de Noël sera terminée.
Bon, il y aura encore ce p…. de réveillon du Nouvel An, mais vous savez bien que c’ est beaucoup moins pénible que le 24 Décembre. On s’ en fout du Nouvel An.
On va entendre des cris de joie, de la musique, provenant des maisons des gens normaux et des bars… on va les voir sortir, bruyants et plus ou moins saouls, ils vont hurler « Bonne Année ! » dans la rue jusqu’ à l’ aube, mais là aussi cela ne dure que quelques heures. Et c’ est moins douloureux que ce sacré Noël.
Alors, voilà. A vous tous, les comme moi, je ne souhaite pas Joyeux Noël.
Je vous souhaite de rester en vie, je vous souhaite de rencontrer un être HUMAIN, je vous souhaite d’ avoir assez de ressources personnelles pour résister à la souffrance.