pourquoi j’accepte que l’on me mente ?
c est intéressant de comprendre ....
Quelle est la névrose du menteur ?
Pourquoi le mensonge ? Pourquoi quelqu’un est-il amené à mentir ? C’est dans l’écoute de son mensonge que l’on entend et comprend ce que la personne dit réellement. Le mensonge répond bien sûr à une névrose, et si le mot peut choquer certains, nous dirons qu’il répond à un besoin. Il existe, nous l’avons vu, différents types de mensonge mais finalement ils retraduisent tous une “image de soi” (voir le chapître “moi et mon image”). Il y a la perception que l’on voudrait que les autres aient de nous : un moi “meilleur”, différent d’une certaine réalité, un moi “idéal”... Mais ce désir de vouloir être perçu différemment traduit en fait la non-acceptation de certains éléments de soi. Il répond à des traumatismes de la petite enfance et bien souvent est le reflet d’une idée de perception de son père ou de sa mère. Le menteur a une problématique à l’un des parents. Il n’est pas à ses propres yeux (et non pas forcément aux yeux de ses parents) comme il aurait voulu être. Il y a un sentiment de déception, on perçoit justement ou injustement que l’on est pas à l’image d’un moi idéal symbolisé par ses propres parents. Ce sentiment de ne pas être véritablement soi ou celui que l’on aurait dû être va pousser à créer un deuxième moi, une des composantes de la schizophrénie. D’ailleurs le mensonge peut mener dans certains extrêmes des aspects pathologiques de la mythomanie. Et nous en revenons une fois de plus à l’expression de la pulsion. Le mensonge est une projection de soi au travers d’un dire, une forme codée d’expression de l’inconscient au même titre que le lapsus. Il est l’expression d’un manque.
Apprendre à entendre le mensonge
Il suffirait de se rééduquer, de réapprendre à communiquer pour que l’autre puisse entendre ce qui est exprimé dans le mensonge. Les relations avec autrui s’en trouveraient améliorées. Le mensonge n’est pas la négation d’une vérité mais l’expression de nombreuses réalités propres à soi. Il faut aller au-delà des mots, au-delà du sens premier. Le mensonge n’existe que parce qu’il y a des gens qui sont prêts à croire au mensonge, à transformer ce qui est mensonge en réalité. Si chacun entendait le mensonge, le menteur n’aurait plus besoin d’utiliser ce mode de communication et pourrait enfin exprimer ses réalités l’une après l’autre et non plus confondues en une seule. Un objectif qui malheureusement me semble loin d’être atteint parce qu’il pose la question : pourquoi j’accepte que l’on me mente ? Il ne faut pas oublier que le menteur a besoin de quelqu’un pour le croire. Si tel n’est pas le cas, celui-ci n’a plus de raison d’être. On fustige le menteur, est-ce véritablement sur lui qu’il faut s’interroger ?