Hey Pitchou
dans ce slam je joue
Si vous m'avez imaginé
tel que vous me décrivez
J'ai réussi à faire oublier l'homme réel
au profit d'un autre et mon but est bel
et bien atteint, j'en suis content
merci de me le témoigner en cet instant !
Les paroles (et y'a un copyright
) :
Aujourd’hui mes amis, messieurs, mesdames
Je prends un risque, je vais faire un slam
Qui va vous heurter, vous choquer,
Vous faire hurler et siffler à tout casser.
A chacun des mots dits vous allez me maudir.
Pour chaque cri spontanné vous devrez réfléchir.
Préparez vous messieurs mesdames au pire des affronts
L’homme que vous écoutez là était sympathisant au front !
Peut-être ne comprenez-vous pas alors je vais vous expliquer
J’ai détesté l’bougnoule, l’négro et tous les étrangers !
Vous comprenez ce que je dis dans ce slam peu banal ?
Avant d’être aussi voyant mon front était nationnal !
A chacun des mots dits vous allez me maudir.
Pour chaque cri spontanné vous devrez réfléchir.
A l’époque j’étais jeune mais j’dirais pas qu’j’étais bête
Y’a trop d’jeunes ici j’veux pas m’prendre une grosse tête.
Ceci dit à l’époque j’réfléchissais pas trop
J’habitais dans un coin où les soirs sont très chauds.
Quand j’sortais y’avait des mecs patibulaires
Mais presque, qui m’parlaient de ma mère.
Ils disaient qu’ils lui f’saient des trucs dont j’ose même pas parler
J’ai d’mandé à ma mère et c’était même pas vrai.
P’tit à p’tit j’ai r’marqué qu’tous ces mecs étaient bronzés
Pourtant ils vivent la nuit et c’est pas très ensoleillé.
J’en ai vite déduit qu’mon horizon était menacé
Mon horizon, mon quartier, mon pays, menacés par les étrangers.
A chacun des mots dits vous allez me maudir.
Pour chaque cri spontanné vous devrez réfléchir.
Alors je me suis enfermé pour réfléchir à ce qu’il fallait faire
J’ai allumé la télé ça parlait d’agressions d’insécurité sur MA terre.
Puis y’a un gars qui est arrivé et qui a flatté mon orgueil
J’aurais du me méfier il n’avait qu’un seul œil.
Il m’a dit, rien qu’à moi, qu’il allait tout changer
Qu’il allait me rendre, à moi, mon beau quartier.
Il parlait de préférence nationnale et de droit du sang
Il disait qu’à lui seul il repousserait l’immigrant.
Il parlait en français tellement pur que j’y ai cru
Je l’ai écouté. Ses paroles j’les ai bues.
Je suis r’sorti d’chez moi j’me sentais fier et digne
D’un pays propre. J’suis même allé à ses meetings.
A chacun des mots dits vous allez me maudir.
Pour chaque cri spontanné vous devrez réfléchir.
Là, j’ai vu toute la puissance de la mère patrie
J’ai vu la crème des crèmes de mon pays !
Y’avait des vieux croulant sous les médailles,
des jeunes sans cheveux qui cherchaient la bataille.
Y’avait des p’tites bourgeoises bien blondes et fier de l’être
Qui arboraient les trois couleurs sans pouvoir reconnaître
Que se sont elles qui font la beauté d’une terre
J’me s’rait cru à un meeting de Hitler !
A chacun des mots dits vous allez me maudir.
Pour chaque cri spontanné vous devrez réfléchir.
Depuis j’ai grandi et je sais maintenant
Qu’il n’y a rien d’plus fade que le blanc.
J’ai gardé quand même un peu d’mon aspect dur
Contre les p’tits connards qui cassent des voitures
Ou qui incendient des bus sans vérifier
Qu’à l’intérieur y’ai pas une femme en train d’cramer.
Sauf que fini pour moi la globalisation
J’parle plus d’bougnoule et de menace pour la nation.
Je sais maintenant que chaque homme est unique
Et c’est marrant depuis, ma mère, plus personne ne la …
A chaque mot que j’ai dit, vous m’avez maudit
A chaque cri spontanné avez-vous réfléchi ?
Une caractéristique des facho c’est de jamais
entamer l’dialogue et vous ce soir qu’avez-vous fait ?
Vous n’sentez pas un doute planer ?
Allez, j’vais pas vous torturer
j’vais répondre pour vous
Vous m’avez écouté, c’est tout !